vendredi 10 septembre 2010

Vous avez dit judogi ?

Vous connaissez un peu le judo ? Vous savez ce sport que l’on voit parfois à la télévision lors des Jeux Olympiques, avec ces gars en peignoir (judogi) qui se jettent parterre sur un grand carré centrale et sa superstar historique française David Douillet. Même s’il est difficile d’être au
courant de toute l’actualité sportive, il se peut que ce matin vous ayez jeté un coup d’œil à la une de L’Equipe : « ExtraORiner ». En gros plan Teddy Riner qui, à seulement 21 ans, peut vanter quatre médailles de champion du monde (la première en 2007 à l’âge de 18 ans) et qui est très bien parti pour remporter une cinquième médaille lundi dans ces championnats du monde de judo à Tokyo (!) – toutes catégories, la médaille d’hier était dans la catégorie des +100 Kg.
Ainsi, pour un jour, si ce n’est plus (au moment même où est rédigé cette article Lucie Decosse vient de remporter son deuxième titre mondial),


La une de L'Equipe du 10 septembre 2010, Teddy Riner remporte son quatrième titre mondial. "Du jamais vu dans l'histoire du judo pour un garçon de cet âge-là.".





Au-dessus, Lucie Ducosse, premier tit
re mondial en -70Kg (image L'Equipe.fr).
l’attention du monde sportif ne sera pas concentrer seulement sur la Formule 1, les matchs de football des différents championnats européens, mais sur un autre sport, moins connu comme le judo. Cela nous pousse ainsi à apprendre ses valeurs sportives, à apprécier un champion comme Teddy Riner qui nous transmet ces mêmes valeurs, en plus de la publicité qu’il procure au judo par ses excellents résultats. Voilà le modèle que nous cherchons, un personnage par son attitude exemplaire aussi bien au-dedans qu’en dehors de l’arène – ce dernier étant un aspect qui est négligé chez certains sportifs de nos jours, et l’actualité récente en est la preuve. Les champions, les vrais, transmettent une passion, un engouement, un exemple aux jeunes, à tout un pays. Dans notre vie nous suivons tous un modèle, nous avons tous une idole, ces champions l’incarnent et nous guident au travers de nos actions, toute notre vie peut-être, même si on ne l’avoue(ra) pas toujours. Teddy Riner et David Douillet à Pékin en 2008 (image L'Equipe.fr).
Tout cela nous permet de découvrir le judo, ce terme d’origine japonaise qui signifie la « voie de la souplesse ». Quelle expression étrange, pour un art martial et sport de combat. L’idée principale serait d’utiliser la force de son adversaire pour le battre, de la même façon que la neige peut faire casser une grosse branche, alors que la branche plus souple se pliera sans se rompre. Le Kodokan, l’école de judo fondée par Jigoro Kano en 1882, propose aux judokas un développement physique, moral et spirituel. En plus d’être un sport, le judo a des vertus spirituelles qui permettent de renforcer le cœur et l’esprit pour agir justement dans la société. On apprend aussi le respect et la gratitude envers autrui pour pouvoir s’entraider dans l’optique d’améliorer le monde. Il incite à une recherche constante et dynamique de de perfection. C’est le parfait exemple d’enseignement spirituel et moral qui permet de forger les esprits des jeunes. C’est pourquoi, au Japon, les parents poussent leurs enfants à pratiquer du judo dans le but de les discipliner ou voir même à surmonter leurs peurs. C’est le sport le plus médiatisé, avec le sumo, au pays du Soleil-Levant, et leurs stars Ryoko Tani (double championne olympique et septuple championne du monde), ou encore Tadahiro Nomura (trois médailles d’or consécutives aux JO) nourrissent la fierté du pays, et permettent de comprendre la leadership du pays dans ce sport. Mais un certain Riner semble jouer les troubles fêtes…

En vous renseignant sur ce sport vous apprendrez que l’expression battre quelqu’un « sur ippon » signifie obtenir le score le plus élevé pour un combattant lors d’une compétition. Vous ferez connaissances avec les grandes stars du judo telles que Hitoshi Saito, Yasushiro Yamashita ou le néerlandais Anton Geesink qui fut le premier à briser l’hégémonie nippone. Vous verrez que le judo véhicule huit valeurs indispensables qui s’imbriquent les unes dans les autres pour édifier une formation morale sans lesquelles on ne peut le pratiquer. Ainsi, lorsque vous voyez Thomas Voeckler endosser le maillot jaune vous voulez tout de suite allez faire du vélo et acheter son maillot, une passion irrésistible à faire de la course à pied vous prend en voyant les exploits de Kenenisa Bekele. Qui vous dit que vous n’ayez pas envi un jour de porter un peignoir, pardon, un judogi ?

Plus d’informations allez sur le site de la Fédération française de judo.
Jigoro Kano dans la photo.